mercredi 27 novembre 2013

Il était une fois des pressoirs




Au XIIe siècle, des vignobles recouvraient l'Est parisien au hameau de Menil Mautemps, à la ferme de Savies et, plus au sud, à Catarona (Charonne). Au XVe siècle, le médiocre cépage du guinguet remplacera ces crus renommés de l'abbaye de Saint Martin des Champs. Pour presser les grappes, il suffisait d'aller au pressoir de Saint Martin près de l'actuelle rue du Pressoir, au pressoir du gibet non loin de la place du Colonel Fabien, à la ferme de Savies ou à Charonne.
Dès 1820, un afflux de population conduisit les propriétaires vignerons à morceler leurs parcelles et à les lotir en créant un passage (Ronce) ou une impasse (du Pressoir, Coulon, Célestin, des Couronnes) bordés de bicoques de chaque côté. Les vignes disparurent totalement lors de l'annexion des quartiers périphériques à Paris en 1860. Restèrent les guinguettes et cet entrelacs de maisons, courettes, passages et impasses. Aujourd'hui, la rue du Pressoir et celle des Vignoles, qui a perdu la lettre b, perpétuent le souvenir de ces vignerons, ainsi que le petit blanc savoureux issu des cépages du jardin de Belleville.

(Source : L'ami du 20e, n° 685)

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